Rôle des perruques dans le soin : accompagner la perte de cheveux avec respect et solutions adaptées
Cette ressource présente le rôle des perruques dans le parcours de soin des personnes confrontées à la perte de cheveux (traitements médicaux, alopécie, etc.). Elle vise à informer les aidants, professionnels et structures sociales sur les solutions disponibles, les modalités de prise en charge, et les bonnes pratiques d’accompagnement. Objectifs principaux : Faciliter l’accès à l’information et aux dispositifs existants. Réduire les freins (psychologiques, numériques, économiques). Outiller les professionnels de l’accompagnement
5 VuesVues·0 EnregistrementsEnregistrements1. Pourquoi une perruque ? Ce qu’il faut comprendre
La perte de cheveux, souvent liée à des traitements médicaux (chimiothérapie, radiothérapie), à des maladies auto-immunes (alopécie, pelade), ou à un dérèglement hormonal, peut être vécue comme un bouleversement profond de l’image de soi.
Le port d’une perruque n’est pas un simple choix esthétique :
Il permet de se réapproprier son image dans le miroir.
Il favorise le maintien d’une vie sociale et professionnelle sans se justifier.
Il protège une intimité fragilisée.
Il donne un sentiment de contrôle sur une situation subie.
Le port d’une perruque doit toujours être envisagé comme un choix personnel. Imposer ou juger une personne sur cette décision peut renforcer sa détresse psychologique.
2. Quelles sont les différentes solutions capillaires disponibles ?
L’offre actuelle permet de répondre à une grande variété de besoins, de préférences personnelles et de budgets. Chaque solution possède ses spécificités, ses avantages, et peut convenir à différents moments du parcours.
Les perruques synthétiques sont les plus accessibles. Elles sont prêtes à porter, faciles d’entretien, et conservent leur coupe initiale sans besoin de coiffage. Elles conviennent particulièrement pour un usage ponctuel ou en cas de budget limité.
Les perruques médicales, conçues pour les personnes en traitement (chimiothérapie notamment), sont dotées d’un bonnet intérieur doux, hypoallergénique et respirant. Elles sont pensées pour un port prolongé et confortable. Ce type de perruque est éligible au remboursement de l’Assurance Maladie sous certaines conditions.
Les perruques en cheveux naturels offrent un rendu très réaliste et permettent plus de liberté (coiffage, lissage, teinture). Elles sont souvent choisies pour un usage régulier sur le long terme, bien qu’elles soient plus onéreuses.
Les compléments capillaires regroupent des dispositifs comme les franges, les demi-perruques, les bonnets à frange ou les extensions. Ces solutions peuvent convenir à celles et ceux qui souhaitent une alternative plus discrète ou une transition progressive.
Enfin, de nombreuses personnes optent pour des accessoires textiles, comme les foulards, turbans ou bonnets. Faciles à enfiler, confortables et souvent colorés, ils sont très utilisés à domicile ou pendant les périodes de chaleur.
Il est important de souligner que certaines personnes choisissent de ne pas porter de perruque du tout. Que ce soit par confort, par choix personnel, par spiritualité ou par acceptation de leur apparence, cette décision doit être accueillie avec le même respect. Porter ou ne pas porter une perruque relève de l'autonomie individuelle et ne devrait jamais faire l'objet de normes implicites.
3. Est-ce que les perruques sont remboursées ?
Oui, mais selon certaines conditions, définies par l’Assurance Maladie.
Classes et montants :
Classe 1 : modèles simples, remboursés à 100 % jusqu’à 350 €.
Classe 2 : modèles plus élaborés (style, coupe), remboursés partiellement jusqu’à 250 €.
Accessoires (foulards, bonnets) : jusqu’à 20 €, sous conditions.
Conditions :
Prescription médicale obligatoire.
Achat auprès d’un professionnel agréé (pharmacien, orthopédiste, etc.).
Bon à savoir :
Les mutuelles peuvent compléter la prise en charge.
Des aides existent via CCAS, associations locales, Ligue contre le cancer, etc.
Le rôle des accompagnants est ici essentiel : informer, expliquer, orienter et parfois accompagner dans les démarches administratives (devis, demande de remboursement, aide numérique).
4. Où se procurer une perruque en toute confiance ?
Plusieurs canaux sont possibles, selon le niveau d’accompagnement souhaité :
Canaux classiques :
Pharmacies partenaires
Orthopédistes-épithésistes agréés
Coiffeurs spécialisés (post-traitement ou perruques médicales)
Boutiques en ligne disposant de certifications, d’un service client réactif et de conditions de retour flexibles
Espaces dédiés :
Certaines structures (hôpitaux, centres de soins, associations) disposent d’espaces d’essayage discrets, permettant aux patient·es d’essayer plusieurs modèles en toute confidentialité, parfois avec le soutien d’un professionnel.
Recommandations :
Prévoir du temps pour l’essai : il est fréquent d’en essayer plusieurs.
Possibilité d’être accompagné·e d’un proche, ou de demander un essai en solo.
Se renseigner sur les délais de livraison et conditions de retour, notamment en ligne.
5. Quels sont les freins à l'accès ?
De nombreuses personnes renoncent ou repoussent l’acquisition d’une perruque à cause de freins cumulés :
Freins économiques
Coût initial, même avec remboursement partiel.
Inaccessibilité des modèles les plus confortables ou esthétiques.
Freins psychologiques
Déni ou gêne de reconnaître la chute de cheveux.
Peur du jugement ou de l’effet "perruque visible".
Sentiment d’indignité ou de honte.
Freins logistiques
Manque d’offres locales ou de professionnels spécialisés à proximité.
Délais d’approvisionnement.
Méconnaissance des démarches de prise en charge.
Freins numériques
Difficultés à commander en ligne.
Problèmes pour télécharger un devis, lire une fiche produit, envoyer une ordonnance.
Pas d’adresse e-mail, pas de carte bancaire en ligne.
Les structures d’accompagnement (sociaux, numériques, médicaux) sont les mieux placées pour lever ces obstacles : à condition qu’elles soient sensibilisées, formées et bien informées.
6. Comment les médiateurs et aidants peuvent-ils agir ?
Bonnes pratiques :
Écouter sans juger : la perte de cheveux est une expérience intime.
Valoriser la diversité des options : perruque, foulard, crâne rasé.
Aider aux démarches concrètes : prescription, commande, remboursement.
Proposer des professionnels de confiance dans un cadre rassurant.
Accompagner sur le numérique, sans infantiliser.
Outils possibles :
Ateliers “estime de soi & image”, animés par des professionnels (coiffeur, socio-esthéticienne, psychologue).
Fiches pédagogiques : comprendre les types de perruques, leur entretien, le remboursement.
Cartographie locale des lieux et professionnels agréés.
Actions “clés en main” pour les médiateurs numériques : aide à la navigation, scan d’ordonnance, envoi de pièces.
Conclusion
Le port d’une perruque est bien plus qu’un choix esthétique : c’est une question de dignité, de confort émotionnel et d’accès à une vie sociale apaisée. Il ne s’agit pas de masquer une réalité, mais de permettre à chacun·e de traverser une épreuve avec les moyens qui lui conviennent.
En tant que professionnel·le, aidant·e, médiateur·rice ou acteur·rice local·e, vous pouvez devenir le relais bienveillant et éclairé qui fera toute la différence pour une personne qui n’osait pas poser la question.